Les Jinuo



Les Jinuo sont un peuple résiduel aborigène de la région de Jinghong dans le Xishuangbanna. Ils n’étaient que 20 900 individus en 2000. Célèbres planteurs de thé de la variété puer, qu’ils vendaient depuis des siècles aux colporteurs han, ils apparaissaient si peu différents dans la mosaïque ethnique des Xishuangbanna qu’il fallut toute l’obstination de l’ethnologue Du Yuting pour qu’on finisse par les reconnaître comme une nationalité en 1979.

Chasseurs-cueilleurs et agriculteurs sur brûlis, ils pratiquent encore les défrichages collectifs. Le territoire à planter est ouvert dans la forêt par toute la communauté et est exploité pendant 13 ans, le chef de village distribuant les parcelles à cultiver. Après 13 ans, les champs sont abandonnés à la brousse arborée et un nouveau territoire collectif est ouvert à la culture du riz de montagne, de maïs, des haricots, des concombres, des melons et des pastèques, tandis que la végétation se reconstitue de rotation en rotation.

Cette société considérée comme relevant de la commune agricole, le degré le plus avancé de la société primitive dans le jargon de l’anthropologie chinoise, est passée directement sous la République populaire au stade de la commune populaire sans traumatisme notable.

Les femmes endossent généralement une veste sans col fermée bord à bord. Le haut est en toile noire ou blanche ; sur la moitié inférieure et sur les manches, elles appliquent des bandes et broderies de sept couleurs différentes. Elles portent un pantalon court en toile noire bordée de bandes rouges et des jambières  noires. Elles se coiffent d’une sorte de chapeau pointu en toile blanche qui descend jusqu’aux épaules à la manière d’une capuche. La tenue masculine se compose d’une veste en toile blanche sans col, fermée devant, de pantalons larges qui s’arrêtent au-dessous des genoux et d’un turban noir.

Ils vivent en familles monogames patrilinéaires et patrilocales, dans des maisons au sol au nombre d’une vingtaine par villages sous la houlette des patriarches des deux clans les plus anciens du village sous la houlette des patriarches des deux des deux clans les plus anciens du village qu’ils nomment « père et mère du village » . Le mariage, librement consenti, peu avoir lieu dès que garçon et fille ont accompli le rite de passage à l’âge à adulte. Il n’y a point d’entremetteur, c’est tout simplement le père ou l’oncle maternel qui fait les premières approches auprès des parents de l’élue.