La Chine musulmane Kazakh, Hui et Ouïghoures


Suite à la tragédie de l'attentat des autonomistes ouïgours en Chine, à la gare de Kunming dans le Yunnan, je me suis dis qu'un point sur les musulmans chinois n'était pas un luxe inutile.

Les premiers musulmans à s'introduire en Chine sont essentiellement des marchands perses qui arrivent au VIIe siècle, soit par la route de la Soie, soit par les ports du Sud-Est. C'est par le jeu des mariage entre ces musulmans et la population chinoise locale que la communauté Hui s'ébauche, l'Islam prenant véritablement racine en Chine avec la dynastie mongole des Yuan au XIIIe siècle. 

Deux siècles plus tard, le navigateur musulman Zheng He, qui conduisit pas moins de sept expéditions maritimes  au XVe siècle sous la dynastie des Ming, témoigne de l'implantation réussie de la foi au coeur de la société et de la cour chinoises.

La Chine abrite des musulmans aux origines non chinoises, majoritairement turcophones, avec deux principales ethnies : les ouïghours et les kazakhs. Ces populations place la Chine sur la liste des plus importants pays musulmans.

La communauté Hui, avec plus de dix millions de personnes, dispose d'une région autonome, le Ningxia, mais est disséminée un peu partout en Chine et n'est pas unifiée.

Si les Hui, rattachés à l'ethnie Han majoritaire, sont solidement ancrés dans la vie chinoise, les ouïgours installés majoritairement dans la province du Xinjiang, font l'objet de répression de la part du gouvernement. Depuis leur autonomie, obtenue en 1955 au terme d'une féroce lutte d'influence entre Soviétiques, Britanniques et Chinois, les relations avec le pouvoir central se sont révélées houleuses, voir ouvertement conflictuelles, Pékin réprimant toute révolte identitaire.  Régulièrement désignés comme les responsables des attentats qui touchent la Chine, les ouïghours sont en cause dans les attentats qui frappèrent la Chine avant les JO, notamment celui qui fit près de vingt morts à Kashgar dans l'ouest de la province du Xinjiang. Une poussée de violence, extrêmement meurtrière, à frappé un an plus tard la région, faisant deux cents morts (plusieurs milliers selon la chef de la dissidence ouïghoure en exil, Rebiya Kadeer).

L'identité culturelle et religieuse musulmane se marie assez mal avec le pouvoir central chinois, exception faîte des Hui, bien mieux intégrés et beaucoup moins autonomistes.